Regards sur les rencontres










photos de Jeanne.









Il y eut
les mots de Sylvain, l'énergie d'Angélique, les lisières de Danièle, les ombres de Denis, le personnage de Jérôme, les lignes de Tof.
Difficile d'en rendre compte en quelques images.
Certaines choses ne s'apprécient qu'à l'instant où elles se délivrent. Mais tout de même, ces rencontres qu'elles se soient passées au moment même de la visite d'IN-VERSÔ ou après ont dévoilé ce que le travail collectif dans sa forme finale tend à écarter : la singularité de l'individu, la forme particulière de sa création personnelle.
En laissant à l'artiste la liberté de confronter sa recherche personnelle à une oeuvre collective, chaque rencontre a souligné ce trait.

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dimanche, le 3 d'octobre


La porte du béton central est refermée. 

La fin d'une résidence est toujours un peu étrange.

Un plein et un vide.

Une conscience oscillante.

Des sentiments mêlés.

L'incertitude de la pensée.


La peinture des cartes laissée au sol et sur les murs marquera encore un temps notre passage. 


Le blog s'enrichira vraisemblablement d'un album photos, dès que nous serons revenus de ce périple.

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lundi, le 27 de Septembre



Maintenant que les "choses" sont posées.

Lorsque nous avions envisagé ce travail de création rapidement l'envie était venue de proposer à d'autres artistes la possibilité d'intervenir dans IN-VERSÔ, de glisser à l'intérieur de notre paysage un feuillet supplémentaire, ponctuel; d'enrichir notre point de vue d'un regard différent.
C'est ce qui s'est passé vendredi et samedi. Sylvain Nicolino, assembleur de mots, est intervenu par une lecture, une mise en voix de ses textes.
Sylvain a travaillé sur le JE, le TU, le NOUS. Un travail d'écriture s'appuyant sur celui de chacun et de tous lors de la préparation précédent la résidence.
Dans notre création, ses mots sont déjà présents, inscrits sur une carte. Ils attendent le lecteur "là-bas" dans la pièce. Le visiteur peut les lire, dans cet espace réduit blanc et rouge sonore troublant perturbant profond.
Mais là, ces soirs là, Sylvain nous en a fait lecture et ses mots ont percuté l'espace organisant une circulation nouvelle, ouvrant d'autres perspectives, rappelant que l'imaginaire se nourrit aussi du quotidien et du simple.

Dimanche soir Angélique Danguy, danseuse-chorégraphe, a proposé une autre rencontre, creusant à son tour les frontières d'IN-VERSÔ. Il y a des moments dont on sait qu'ils sont uniques. Hier soir le béton n'était plus seulement un lieu de visite, il est devenu territoire d'explorations, de périlleux possibles.

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sameDi, le 25 de septembre




" Plus on reste, plus on voit des choses... On entre dans les détails. "




Difficile de classer notre création. Elle mêle tout à la fois un dispositif d'exposition, et celui d'un espace scénique, théâtral. Nous l'avons définie comme une " installation performance ". Mais que signifie cette appellation pour le visiteur ? Quelle peut-être son attitude ? Déambuler, aller vers ou laisser venir à soi. Je ne sais pas si nous trouverons la réponse.



Hier nous recevions la dernière classe des scolaires. Avec eux aucune question de cet ordre. Ils vont vers ce qui les intrigue et arpentent le lieu sans se soucier d'une éventuelle pratique ou convenance. De même ils s'immobilisent et s'imprègnent. Parfois il faudrait pouvoir naître à nouveau et cultiver la candeur.


fr.



photo n°2 Jeanne Saint-Julien.

merCREdi, le 22 de septembre



Opération Communication sur le marché d'Aspet (photos) aujourd'hui et demain sur celui de Saint-Gaudens (vidéo).







photos Marie


Lundi, le 20 de Septembre



Il y a eu en journée nos premiers visiteurs officiels : " les scolaires", émoi, intrigue, frayeur, émerveillement, surprise. Des rires, des yeux écarquillés, des bouches ouvertes, des mots glissés.
Puis la rencontre avec les artistes, les paroles échangées, les envies de savoir pour eux le comment, pour nous le ressenti.
Et toujours entre les visites de l'installation performance, les travaux de coutures, de communication, la cuisine...









Dimanche, le 19 de septembre

Ce soir tout sera en place !

Récapitulatif :
Danièle... ok.
Denis... ok.
Véronique... ok.
Gianni... ok.
Camille... ok.
Jojo... ok.
Sylvain... ok.
Jeanne... ok.
Tof... ok.
Michèle... ok.
Françoise... ok.
Christophe... ok.

Gaëlle et Magalie... en parallèle sur le départ de la caravane.

In-Versô c'est l'aventure dont on serait les héros. Une expérience collective âpre mais passionnante.

La prochaine péripétie concerne la question du visiteur.
Ce serait qui le spectateur idéal d'IN-VERSÔ ? Un visiteur curieux, un spectateur attentif, le témoin d'un espace atypique, un convive peut-être.
Ici pas de place assignée, pas de visite guidée, pas de sens de lecture. Juste la certitude d'entrer.

fr.

vendredI, le 17 de septembrE





Aujourd'hui,  loin de notre base délaissée malgré nous pour trois jours, nous menons un atelier de création de " un paysage " en direction des scolaires.

Voilà on leur a aménagé un espace blanc, mis à disposition des matériaux de formes, matières et couleurs diverses; un ou deux comédiens. Donnez la piste du "un paysage, c'est quoi ?" Et à 10 ou 15, ils ont créé un paysage poétique ou concret. Puis ils sont allés chercher un comédien et l'on amené au coeur de leur travail, charge à lui de mettre en mouvement ce nouvel espace. Enfin quelques uns d'entre eux ont à leur tour improvisé un court instant à l'intérieur de leur paysage.
Plaisir garanti.


photos Marie.

Le jeu

Le jeu est très tactique ; un sport d'équipe très riche en interactions. Il présente par ailleurs l'avantage d'être très complet en demandant un large panel de compétences.

mArdi, le 14 de SEPtemBRE



Le temps a filé depuis le dernier message. L'espace s'organise. Les composants sont en place et malgré l'aspect à l'identique, fini de chacun dans leur forme ou leur partition, la mise en mouvement de l'ensemble laisse percevoir de nouvelles intentions, de nouvelles circulations. Il est encore tôt pour dire cela mais cette "installation performance" me semble être un "objet" dont la caractéristique principale serait l'instabilité peut-être provoquée par la variation spontanée de certains éléments.

fr.   


Danièle Tournemine


Nous avons fait le pari d'accueillir le travail d'une artiste : Danièle Tournemine. Seule Véronique la connaît.

Danièle travaille le texte et le textile.

Danièle nous envoie une série. Curiosité. Comment ce travail va t-il s'inscrire, trouver sa place dans un espace qui nous est actuellement encore hostile. Comment s'en emparer ? Jusqu'où ?



La lisière

C'est une ligne de cahier

L'écriture comme un humus

Un limon pour le cordon nourriture de la lisière

La lisière, ligne improbable où tout pousse, tout sèche comme les mots sur le fil de l'horizon, des mots comme des paysages

Qu'est-ce que je raconte ?

Suivre la flèche, signe aux points de croix, frivolité de la limite.


Danièle Tournemine, 6 septembre 2010.








Cette nuit : essais lumière. Nous avions "un peu" remis l'espace en question, cela semblait fonctionner. Et puis là, avec les essais, ce qui m'apparaissait calé ne l'est plus, des liens se brisent. Reprendre l'ouvrage, de nouveau cogiter, encore.

fr.

vendredI, le 10 de Septembre

Les premiers élèves sont venus du collège de Salies du Salat. Nos premiers spectateurs. La création est loin d'être terminée, malgré tout cela nous met déjà un peu "la pression". Ils disent timidement ce qu'ils ont compris; on discerne des failles dans notre travail. Ils reviennent le lendemain nous demandent le pourquoi du comment, écoutent. Plus tard Ils nous invitent à regarder leurs travaux vidéo et photo. L'intimidation est réciproque et le plaisir si simple.

jeuDI, le 9 de septemBRe.




Première semaine de travail. L’installation a pris forme. On s’écoute, on se conseille, on se répond. On se nourrit les uns des autres, on pique des idées, on en valide certaines, on en rejette quelques-unes.

Le droit d’être constant et la liberté d’être instable.

Premiers essais en grand. Le parti-pris de se cloisonner à l’intérieur de la structure rejaillit sur le propos et l’ambiance globale. Il n’y a pas que ça, bien sûr.

Un peu plus noir ? Moins ouvertement ludique ? Une voix s’élève, avec justesse (car l’honnêteté et le ressenti sont toujours précieux). Et si le spectacle était trop dur pour les classes de maternelle qui nous rendront visite ?

La discussion s’anime, d’une richesse rare. L’artiste doit-il se soucier du public et créer pour le futur visiteur avant de faire pour lui ? Qu’est-ce qui est effrayant quand un Père Noël de centre commercial traumatise un enfant ? Quel rôle doivent prendre les adultes face aux pleurs d’un petit ? L’art doit-il éviter de faire peur ou est-ce, au contraire, l’un de ses objectifs ? L’enfant posera des questions, nécessairement. Et l’adulte, ne sera-t-il pas oppressé lui aussi ? Enfin, peut-on juger un spectacle tant qu’il est en cours de création ? 

… Et si le collectif Ôssilà a une image de marque depuis Chem Chemin Chemin-art et Didôme, doit-il respecter ce contrat tacite ou s’en défaire ?


Le sol se couvre de cartes, le tissu s’anime, les textes se déploient, la bande-son envoûte, un insecte géologique se met à bouger, des étoiles apparaissent, des trous se creusent. Tout ça donne à voir au-delà des lisières.

Le soleil tape, le drapeau flotte bien haut, des amis viennent répéter un prochain spectacle de danse au son d’un violoncelle magique. Les mots, les paroles, les doutes et les illuminations.

Ça avance.


Sylvain.






photos Jeanne Saint-Julien.